Pour nos ami (es ) Belge......, je reviens au 17 avril
Bruxelles 17 Avril 1958Première grande exposition universelle de l'après-guerre, l'"Expo 58" allait voir défiler le monde entier du 17 avril au 19 octobre 1958, attirant plus de 41 millions de visiteurs --250.000 par jour-- dans le quartier du Heysel, sur les hauteurs de la capitale belge.
En pleine Guerre froide et à l'aube de la décolonisation, l'exposition donnait le coup d'envoi aux "30 glorieuses", les trois décennies de croissance économique et d'évolution radicale des moeurs, dont les visiteurs entrevoyaient les prémices dans les pavillons érigés par 51 pays et de grandes entreprises comme Philips, avec un pavillon signé Le Corbusier.
Face à la réplique du Spoutnik (le premier satellite artificiel lancé par l'homme) que présentait l'Union soviétique, le pavillon des Etats-Unis vantait "l'American way of life", faite de rock'n roll, Coca-Cola, télévision couleur et crèmes glacées "soft-ice".
Les Belges découvraient aussi une nouvelle manière d'aller au restaurant, le "self-service" et, pour se reposer, ingurgitaient des milliers de bières et de cornets de frites aux terrasses d'un village moyenâgeux reconstitué, la célèbre "Belgique joyeuse".
"On pouvait voir des peintures de Dali au pavillon espagnol et fumer des cigarettes russes plates, très bizarres, c'était formidable", se souvient sur un site internet consacré à l'Expo un visiteur âgé à l'époque de 18 ans.
Tout entier tournés vers la "modernité", les Belges laissèrent alors détruire, sans broncher, certaines des plus belles avenues bruxelloises, transformées en autoroutes urbaines.
Insouciant, le pays du jeune roi Baudouin présentait également fièrement "son" Congo belge, sans imaginer qu'il serait indépendant deux ans plus tard.
La Belgique d'alors, où les querelles entre Flamands et Wallons n'assombrissaient pas encore l'avenir --même si la presse flamande de l'époque se plaignait de la prédominance du français sur le néerlandais--, voyait défiler avec fierté les grands du monde.
Le président français René Coty visitait un pavillon glorifiant le génie hexagonal version "fifties": la DS Citroën, les charbonnages, l'énergie nucléaire et l'Algérie française.
Mais parmi les 148 pavillons, le plus beau bâtiment de l'Expo, le plus grand et l'un des seuls à subsister 50 ans plus tard est un édifice de plus de 100 mètres de haut baptisé "Atomium", qui à l'origine ne devait pas vivre plus que les six mois de l'exposition.
Devenues un symbole national, les neuf sphères reliées par 20 tubes, représentant un cristal de métal agrandi 165 milliards de fois, se dressent toujours dans le ciel de Bruxelles.
Comme en 1958, un drapeau aux couleurs nationales a été hissé ce week-end à son sommet, avec l'aide d'un hélicoptère de l'armée. Il annonce la quarantaine de manifestations (voir www.brussels-expo58.be) organisées pour célébrer le demi-siècle de l'Expo et de son monument phare.
Jusqu'à la fin octobre, l'Atomium et un "Pavillon du bonheur" --construit à l'aide de 33.000 casiers de bière belge-- accueilleront des expositions replongeant les visiteurs dans une époque où sciences et techniques semblaient en mesure de relever tous les défis de l'humanité.
Les nostalgiques se réjouiront aussi des deux grandes brocantes "années 50" qui seront organisées en avril et août et de l'importante production éditoriale consacrée à l'évènement.
Le coup d'envoi des festivités sera donné jeudi par un feu d'artifice tiré de l'Atomium, 50 ans jour pour jour après son ouverture au public.