| | Expressions Françaises | |
|
+6Ma chouette Eliane Gigi Lucie.51 mina 2 Jean-Bart 10 participants | |
Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| | | | Invité Invité
| | | | Jean-Bart Papoteur assidu
Nombre de messages : 855 Age : 79 Localisation : Grosley-sur-Risle Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Mar 8 Avr - 10:17 | |
| * * Bonjour à Toutes et tous « Avoir bon pied bon oeil » Avoir l'air alerte, vif, vigoureux, en bonne santéPoint n'est besoin d'être grand clerc pour comprendre l'origine de cette expression qui nous vient du XVIIe siècle et qu'on applique plus généralement à une personne âgée. Avoir "bon pied", c'est à la fois être stable en position debout et pouvoir marcher rapidement. Avoir "bon oeil", c'est avoir une très bonne vue. Celui qui combine les deux est donc assurément en bonne santé. Mais si le sens d'aujourd'hui paraît clair, on peut noter que le Dictionnaire de l'Académie de 1694 indiquait : « On dit au figuré "bon pied bon oeil" pour avertir un homme de prendre garde à lui. Et, que "il faut avoir bon pied bon oeil avec quelqu'un", pour dire, que "il faut être extrêmement alerte pour s'empêcher d'en être surpris". » Autrement dit, si la notion d'une personne alerte était déjà bien présente, c'était plus pour favoriser la vigilance et la capacité à échapper aux mauvais coups. | |
| | | Invité Invité
| | | | Invité Invité
| | | | Jean-Bart Papoteur assidu
Nombre de messages : 855 Age : 79 Localisation : Grosley-sur-Risle Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Mer 9 Avr - 10:33 | |
| * * Bonjour à toutes et tous « Nourri dans le / élévé au / faire partie du / être un enfant du sérail »
Se dit d'une personne qui n'ignore rien, qui a une longue expérience d'un certain milieu, d'un corps constituéLe mot 'sérail' date de la fin du XIVe siècle. Il est issu du turco-persan 'serâï' qui signifiait 'palais' ou 'hôtel'. Il désignait aussi bien le palais d'un sultan dans l'ancien empire ottoman qu'un harem. Cette expression prend Racine dans la tragédie 'Bajazet' () où le grand vizir Acomat explique à son ami Osmin que le sérail, qui est le palais du grand sultan de Turquie, n'a plus aucun secret pour lui : « Nourri dans le sérail, j'en connais les détours » L'image est simple à comprendre : celui qui est né et a longtemps vécu dans un certain lieu ou milieu est supposé le connaître parfaitement. Cette expression n'a réellement été utilisée qu'à partir du XIXe siècle. Selon Claude Duneton, cela vient du fait qu'à cette époque, un sérail désignait aussi un bordel, et que l'image de quelqu'un "élevé au bordel" avait dû plaire à ceux qui pratiquaient à la fois les maisons closes et les théâtres, à un moment où les tragédies de Racine bénéficiaient d'un second souffle. | |
| | | Christine Jeune papoteur
Nombre de messages : 155 Age : 67 Localisation : Pertuis Emploi/loisirs : aime jouer au scrabble Humeur : riante Date d'inscription : 26/03/2008
| | | | Jean-Bart Papoteur assidu
Nombre de messages : 855 Age : 79 Localisation : Grosley-sur-Risle Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Jeu 10 Avr - 10:42 | |
| « Un peu, mon neveu ! / Je veux, mon neveu ! » Naturellement ! Ça va de soi !Voilà une des expressions d'une longue série comme "cool, Raoul !", "à l'aise, Blaise" ou "relax, Max !" ; elles sont courtes et comportent une rime intérieure. Ici, le 'neveu' n'est présent en appui de ce qui précède que parce qu'il rime avec. Selon Pierre Enckell, cette expression serait apparue en 1824 sous sa première forme avec "un peu !" qui est une version courte de "pas qu'un peu !" litote pour dire 'complètement'. "Je veux !", qui est une forme d'acquiescement renforcé, est apparu chez Raymond Queneau en 1942 et il a fini par se substituer à "un peu" dans l'expression. | |
| | | Invité Invité
| | | | Jean-Bart Papoteur assidu
Nombre de messages : 855 Age : 79 Localisation : Grosley-sur-Risle Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Ven 11 Avr - 10:38 | |
| « On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs »
On n'obtient rien sans faire un minimum de sacrifices, sans prendre quelques risques inévitables.Voilà une locution proverbiale un tantinet pessimiste. Elle veut nous faire croire que, pour réussir à obtenir quelque chose, il faut obligatoirement qu'il y ait des dommages collatéraux, pour reprendre un terme à la mode, ou bien qu'il faut obligatoirement faire des sacrifices ou consentir à abandonner des choses (argent, avantage...). Certes l'exemple donné par l'expression correspond parfaitement à ce schéma (que celui qui a déjà réussi à faire une omelette sans avoir préalablement cassé de pauvres oeufs innocents et sans défense me jette le premier oeuf pourri !), mais faut-il obligatoirement généraliser ? Cette locution, citée par Balzac, est apparue au milieu du XIXe siècle. On peut noter que, heureusement, si on ne peut pas faire d'omelette sans casser des oeufs, on peut casser des oeufs sans faire d'omelette. C'est ce qu'on appelle soit le libre arbitre, soit le besoin de faire une mayonnaise. | |
| | | Eliane Papoteur assidu
Nombre de messages : 637 Age : 39 Localisation : centre du soleil Humeur : gaie du matin au soir Date d'inscription : 01/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Ven 11 Avr - 11:42 | |
| . je reconnais l'excellent cuisinier qui sommeille en toi!! | |
| | | Invité Invité
| | | | Jean-Bart Papoteur assidu
Nombre de messages : 855 Age : 79 Localisation : Grosley-sur-Risle Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Sam 12 Avr - 10:48 | |
| A tous « Apporter des oranges (à quelqu'un) »
Aller visiter (quelqu'un) en prison ou à l'hôpital.Pourquoi des oranges sont-elles le cadeau type dans ce genre de circonstances plutôt que les madeleines, les bêtises de Cambrai ou la tarte au citron meringuée ? L'histoire commence à cause du sénateur Béranger, qui, à fin du XIXe siècle, fut surnommé le "Père-la-pudeur", roi de la censure et obsédé par la bonne moralité de ses concitoyens (il était un farouche opposant à l'émancipation des femmes et à leur droit au plaisir). Mais il ne faut pas pour autant être complètement négatif sur ce monsieur : c'est aussi lui qui a fait instituer le sursis assorti aux peines des délinquants primaires non dangereux, leur donnant ainsi une possibilité de se racheter. Mais encore une fois, pourquoi des oranges ? Cela remonte à 1892 où, sur dénonciation de ce sénateur trop moraliste, quatre jeunes demoiselles, dont Marie-Florentine Roger, dite Sarah Brown, furent jugées car elles étaient accusées de s'être montrées presque nues dans les rues pendant le défilé du bal des Quat'zarts (élèves de l'école des Beaux-Arts à Paris, à ne pas confondre avec les 'Gadzarts', ingénieurs issus des Arts et Métiers). L'affaire fit grand bruit à l'époque et, en attendant que le verdict tombe, le poète Raoul Ponchon () composa ces deux vers : "O! Sarah Brown! Si l'on t'emprisonne, pauvre ange, Le dimanche, j'irai t'apporter des oranges." C'est donc simplement parce que 'orange' rime avec 'ange' et que c'est un cadeau plus sympathique que des losanges, des phalanges, des mésanges ou des rechanges, qu'on amène maintenant ces fruits aux prisonniers et aux malades. | |
| | | Invité Invité
| | | | Jean-Bart Papoteur assidu
Nombre de messages : 855 Age : 79 Localisation : Grosley-sur-Risle Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Dim 13 Avr - 10:37 | |
| * * Bonjour....... Lancelot
« La montagne accouche d'une souris » Par rapport aux attentes ou à l'ambition d'un projet, le résultat est extrêmement décevant.Cette expression peut s'utiliser lorsqu'un gouvernement quelconque, qu'il soit de gauche ou de droite, promet des réformes d'envergure destinées à redresser l'économie du pays ou une institution quelconque, et ne produit que des réformettes, ou bien lorsqu'un rapport ou un livre censé faire des révélations explosives ne s'avère être qu'un pétard mouillé. L'image de cet accouchement très disproportionné (une montagne n'accouche t'elle pas dans la fureur de lave et de cendres ?) semble très ancienne puisque Horace la cite déjà sous une forme légèrement différente, mais c'est encore une fois Jean de la Fontaine qui l'a popularisée dans la "montagne qui accouche" () avant qu'elle soit également utilisée par des auteurs comme Boileau ou Mme de Sévigné. La fable se moque d'un poète qui annonce un sujet ronflant et qui ne produit qu'une oeuvre très médiocre. La portée de l'expression dépasse largement la simple littérature. Elle s'applique maintenant à presque tous les domaines. Exemple : quand, dans un restaurant, le menu vous annonce "Emincé de suprême de porc sur son lit de verdure" et qu'on vous amène une vulgaire et fine tranche de pâté industriel accompagnée d'une feuille de salade flétrie (expérience vécue, malheureusement). | |
| | | Invité Invité
| | | | Jean-Bart Papoteur assidu
Nombre de messages : 855 Age : 79 Localisation : Grosley-sur-Risle Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Lun 14 Avr - 10:46 | |
| * * Bonjour........... Lancelot « Bourrer le mou » Raconter des mensonges. Chercher à tromper.Il est vrai que quand, dans une situation où il faut montrer beaucoup d'énergie ou d'initiative, on a en face de soi quelqu'un de complètement amorphe, on a envie de "bourrer le mou" de coups pour qu'il daigne se bouger un peu. Mais ce n'est pas de ce mou-là dont nous allons causer aujourd'hui ; ni du mou dont le chat se régale, d'ailleurs (). Vous connaissez probablement l'expression argotique "bourrer le crâne" qui a exactement le même sens. Il se trouve que notre expression, qui semble dater de la première guerre mondiale, n'en est qu'une copie, le 'mou' étant un mot d'argot désignant le cerveau (entre autres), chose molle s'il en est. On trouve aussi la forme "gonfler le mou", tant il est vrai que celui qui cherche à nous bourrer le mou nous pompe l'air. Et de cette expression, Céline en 1936 a tiré "c'est du mou" pour dire "c'est un mensonge". | |
| | | Invité Invité
| | | | Jean-Bart Papoteur assidu
Nombre de messages : 855 Age : 79 Localisation : Grosley-sur-Risle Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Mar 15 Avr - 10:40 | |
| .... Lancelot« Avoir le cafard » Avoir des idées noires, être déprimé.
Le mot cafard a quatre sens en français.Le premier est oublié. Au XVIe siècle, il désignait une personne non ou peu croyante qui faisait croire qu'elle l'était profondément. Un bigot, un faux dévot ou un fourbe, donc. Ce mot viendrait de l'arabe 'kafir' qui voulait dire 'mécréant, renégat'. Il désigne aussi une personne qui dénonce les autres (qui 'cafarde'), sens qui vient probablement du précédent, par allusion à la personne qui a un comportement hypocrite ou fourbe. Ensuite, il y a ce sympathique petit insecte marron ou noir qui s'agite avec de nombreux congénères dans les recoins sans lumières. Là encore, le nom vient peut-être du premier sens de cafard, par comparaison au bigot vêtu de sombre et qui fait les choses en cachette. Quant au cafard de notre expression, il semble que ce soit Charles Baudelaire qui l'ait introduit dans "Les Fleurs du Mal" en 1857. Tout comme il a popularisé le mot anglais 'spleen' avec le même sens de tristesse, de mélancolie. Parlant du Démon : « Parfois il prend, sachant mon grand amour de l'Art, La forme de la plus séduisante des femmes, Et, sous de spécieux prétextes de cafard, Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes. » Maurice Rat, qui n'avait pas dû bien lire Baudelaire, place l'origine de cette expression plus tard, entre 1875 et 1900 dans les troupes d'Afrique et plus particulièrement dans la Légion Étrangère. Peut-être est-ce parce qu'elle a été répandue là-bas par un légionnaire poète qui lisait les Fleurs du Mâle ? A moins que cela ne vienne du fait que, quand il y en a, les cafards sont légion et qu'ils grouillent comme les idées noires le font dans la tête. | |
| | | Invité Invité
| | | | Jean-Bart Papoteur assidu
Nombre de messages : 855 Age : 79 Localisation : Grosley-sur-Risle Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Mer 16 Avr - 9:56 | |
| ...... Lancelot « Peigner la girafe » Faire un travail inutile et très long, ne rien faire d'efficace. L'origine de cette expression n'est pas vraiment certaine. Il existe bien une anecdote à propos d'un gardien du Jardin des Plantes () où arriva la fameuse première girafe en 1827, gardien qui, alors qu'il était accusé d'inactivité chronique, aurait répondu : "Je peignais la girafe", mais elle aurait été inventée a posteriori. On peut toutefois, sans grand risque de tomber, se pencher du côté des pratiques masturbatoires pour expliquer cette locution. En effet, le long cou d'une girafe peut aisément (pour les dames qui rêvent un peu) être assimilé à un sexe en érection. Et si l'on se réfère à Boris Vian dans "Vercoquin et le plancton", on constate qu'il y écrit, avec une allusion explicite à la masturbation : « J'ai tellement peigné ma girafe qu'elle en est morte ». Outre peigner la girafe pour désigner ce genre d'activité, on trouve aussi se "polir la colonne" ou "s'astiquer le jonc", toutes locutions contenant des verbes liés au nettoyage. Mais comment expliquer alors que, de la masturbation, on passe à l'inefficacité, voire à la fainéantise sous-jacente ? Si je vous traite de branleur, vous comprendrez tout de suite (non, ne frappez pas, c'est juste pour expliquer) ! Un branleur, c'est quelqu'un qui se masturbe, mais c'est aussi quelqu'un qui traîne, qui ne fait rien. On constate effectivement qu'il y a une assimilation très fréquente entre celui qui pratique l'onanisme à tout va et celui qui n'a aucune occupation utile, celui qui pratique l'oisiveté avec ardeur. Pour confirmer cette relation sémantique, il suffit de se pencher sur le terme "peigne-zizi", très proche de notre expression, et qui, depuis longtemps dans le parler franc-comtois (mais peut-être ailleurs aussi), désigne un individu sur lequel on ne peut pas compter. Donc si, à l'origine, celui qui peignait la girafe, c'était celui qui se masturbait, par glissement sémantique habituel, c'est devenu celui qui ne fait rien d'utile, qui glande, qui traîne, qui n'en fout pas une rame. | |
| | | PAPILLON Jeune papoteur
Nombre de messages : 354 Age : 108 Localisation : franche comté Date d'inscription : 07/03/2008
| | | | Invité Invité
| | | | Lucie.51 Jeune papoteur
Nombre de messages : 157 Age : 56 Localisation : Marne Date d'inscription : 01/03/2008
| | | | Jean-Bart Papoteur assidu
Nombre de messages : 855 Age : 79 Localisation : Grosley-sur-Risle Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Expressions Françaises Jeu 17 Avr - 11:56 | |
| Bonjour a tous Lucie.........il y avait longtemps... « Avoir (se défendre) bec et ongles » Être de taille à se défendre. (Se défendre de toutes ses forces).En latin, on disait se défendre "unguibus et rostro" ("à bec et griffes" ou "par le bec et les griffes/ongles"), locution qui sert d'ailleurs de devise à la ville de Valence, dans la Drôme, et qu'on trouve sur son blason (). L'origine et la compréhension de cette expression est toute simple : lorsqu'un oiseau doit se défendre, il le fait avec les moyens à sa disposition, son bec et ses griffes (ou ongles). La forme avec 'avoir' est vieillie et ne s'utilise pratiquement plus. Par contre, celle avec 'se défendre' est toujours très vivace. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Expressions Françaises | |
| |
| | | | Expressions Françaises | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |